24 Films africains à retenir pour 2024 !
Cet article a pour but, de faire une liste non exhaustif des films africains qui nous ont marqué en 2023. Mais aussi les films pleines de promesses pour 2024. En essayant d'embrasser le plus de genres cinématographique possible. Du drame, au documentaire. Du fantastique, aux films romantiques. Une petite surprise vous attends à la fin de l'article !
On démarre en 2023
1) Saloum, de Jean-Luc Herbulot , Sénégal.
Des mercenaires légendaires au Sine-Saloum
Entre l’épopée et le film d’action, ce film avec une bande son nerveuse, met en avant un quatuor de personnages assez consistant dans les personnes de Yann Gael, Evelyne Ily Juhen., Roger Salah et le regretté Mentor Ba. D’une aventure ou nos protagonistes devront se confronter à l'ombre pesante derrière leurs secret respectifs. Entouré de paysages à couper le souffle.
Voir la bande-annonce ici
2) La Dernière Reine, de Damien Ounouri / Adila Bendimerad , Algérie.
Reconstruire nos histoires
Alors que l’histoire et l’existence de la reine Zaphira est souvent remise en question, sa légende persistent, et se transmet à travers les paroles algérienne. Ce film qui rappelle des normes narrative issue théâtre pour moi, est un souffle sur des histoires encore peut mis en avant et qui manque de documentation. Il semble important ici, qu'une fiction, s’approprie "ses légendes" locales. Ce film tourné en Algérie, non sans difficulté, se devait d’être ici. Et la beauté des costumes mérite aussi toute votre attention. Voir la bande-annonce
3) Augure, de Baloji (Congo RDC)
La quête existentielle est en faite une quête lyrique
Fresque de la vie de plusieurs personnages essayant de survivre aux conditions sociale auquel on les a assigné. En se laissant raconter par Baloji, ses personnages se meuvent dans les prouesses artistiques sorties de l'imaginaire immensément riche du réalisateur qui rend le film visuellement, extrêmement marquant. Ce film déchaine des ambitions qui donne à inspirer le public, dans de nombreux sur des questions sociales mais aussi dans la mise en scène d'univers créatifs captivants. Voir ici la bande-annonce.
Baloji a d'ailleurs participé à la 77e édition du festival de Cannes en tant que jury de la sélection Caméra d’Or en 2024.
4) Les filles d’Olfa, de Kaouther Ben Hania (Tunisie)
Témoigner de sa vie, en jouant son propre rôle.
Dans la réinterprétation de leur propre rôle, une mère et ses filles vont se voir revivre des évènements éprouvant émotionnellement parlant. Parce que raconter leurs histoire face camera paraissait compliqué, après la disparition de deux membres de leur famille, il fallait retrouver une manière de les faire parler. Ses discussions seront alimentées de remises en questions, de joies, de disputes, de rancœurs, mais aussi d’espoirs. Tout cela, habillement mise en scène par la réalisatrice, Kaouther Ben Hania.
5) Goodbye Julia, de Mohammed Kordofani (Soudan)
Des classes sociales « opposées », yeux dans les yeux
Alors qu'un génocide fait rage depuis Avril 2023, ce film réalisé par Mohammed Kordofani met la lumière sur le conflit du Soudan qui mine le pays depuis plusieurs décénnie, à travers l'amitié entre une femme de milieu très aisé d'une ethnie arabe du Soudan du Nord et d'une femme précaire d'une ethnie noire du Soudan du Sud (toutes deux arabophones). Elles tirent chacun bénéfice de cette amitié, jusqu'à ce que petit à petit, la réalité de leur condition respective viennent les mettre à l'épreuve. Ce film réussit parfaitement à donner des pistes de compréhension à des non-soudanais, sur les situations politiques et sociales propre au pays, tout en nous proposant un récit captivant.
Nous avions déjà présentéle film Goodbye Julia précédemment lors de sa sortie au cinéma. Lupita Nyong'o est devenue co-productrice du film en novembre 2023 alors qu'il était en lice pour les Oscars.
On aimerait voir des films qui parlent d'autre sujets que de la guerre, mais il est important de parler des sujets qui affectent aujourd'hui encore les africains.
6) Nous, étudiants !, de Rafiki Fariala (Centrafrique)
Un film pour ses amis !
Rafiki Fariala dit souvent qu’il a fait ce documentaire pour ses ami.es ! À travers sa caméra, les personnages racontent leur rêves et leur doutes, et prennent à parti le cinéaste lorsqu’ils estiment que "la récré est finie". Dur est le métier de cinéaste. Pour son premier film, Rafiki a décidé de garder ces moments d’égarements, ses amis devenant ses personnages. Mais leur vie et leurs récits vous marqueront, soyez-en sûrs ! Ce film est déjà en soi, la victoire du réalisateur !
Un film produit grâce au soutien des Ateliers Varans.
Le film a été projeté par Cinewax lors des African Cinema Days #1 première édition, dédiée au FESPACO en mars 2023.
7) Animalia, de Sofia Alaoui (Maroc)
Ce que veut dire questionner sa foi !
La question du surnaturel comme construction sociale se pose lorsqu'on parle de science-fiction de dehors de l'Eupope et de l'Amérique du Nord. Le surnaturel par rapport à quoi ? C’est la question que pose le film à travers le voyage de son personnage principal (Itto, joué par Oumaima Barid). Le maroc entier en état d’urgence, cherche ses réponses et à la fin du voyage, Itto, l'héroïne, trouvera peut-être des certitudes à la fin. Ce film contemplatif nous prend sous son ail et nous laisse faire nos propres conclusions. J’ai accepté le voyage, et j’en retire des souvenirs inoubliables.
8) Le barrage, Ali Cherri, Soudan.
Un mystère entoure le trailer de ce film !
Encore un film soudanais !
Pour être honnête, je n'ai pas pu voir ce film. Il y avait très peu de séances à sa sorti, et les étoiles n'étaient pas assez alignées pour que je puisse tombé sur une séance ou j'étais disponible. Mais le trailer, m'a beaucoup vendu ce film. On suit le parcours d'un ouvrier sujet à différentes péripéties entourant la construction de ce qui semble être un barrage. Une bande son assez remarquable et une autre vision du cinéma soudanais semble être mis en avant ici. Tout en gardant une toile de fond sociale.
9) Banel et Adama, Ramata Toulaye Sy, Senegal.
Dans la lignée des grandes histoire d’amour « à la sénégalaise », mais pas que..
L’amour à la sénégalaise n’existe pas. C'est mon point de vue. Par contre, les sénégalais.e.s semblent aimer parler d’amour. Du film, « le prix du pardon » de Mansour Sora Wade (2001) à plus récemment « Atlantique » de Mati Diop (2019), le romantisme est quelque chose de bien maitrisé là-bas. Dans cette lignée, « Banel et Adama » tire aussi sa singularité. Mettant en avant aussi les bouleversements du quotidien, de toutes origines, pouvant régner dans les villages. De la disparition des cheffes propriétaire d’un savoir pouvant disparaître à jamais, aux menaces de la nature pouvant s'abattre sur le village à tout instant. Un personnage essaye de dépasser ses incertitudes, et on a envie de savoir ou cette dernière va nous mener.
10) Neptune Frost , Anisia Uzeyman, Saul Williams , Burundi.
Les terres ne se perdent pas, on les transforme !
L’occident produit des nouvelles technologies à partir de minerai venant d’ailleurs. Des pays dont les richesses sont exploitées. Mais que se passerait-il si ces pays pouvaient exploiter ses richesses pour s’émanciper du joug colonial ? Neptune Frost, nous propose un film qui va questionner les enjeux politiques, sociaux et économiques derrière l'impérialisme et le combat d’un collectif de cyber-pirates anticolonialiste. Tout cela, accompagné d’une bande son électronique qui nous guide tout le long de cette expérience cinématographique hors du commun !
2024
11) Mambar Pierrette ,Rosine Mfetgo Mbakam, Cameroun, (2024).
La fiction au réel
Le film raconte le quotidien de Mambar Pierrette, une femme vivant à douala, au Cameroun. Elle travaille dans la couture dans son quartier, et nous vivront avec elle ses différentes aventures, rencontre et malheurs. Nous rencontrerons aussi les différents personnages qui gravitent autour d'elle.
L'une des particularités de ce film est sa narration qui pousse à nous questionner sur le fait que ce soit ou non une fiction totale, ou un documentaire avec des moment "fictionnels". Que ce soit dans le découpage des séquences ou même la bande originale qui ne ce prête pas beaucoup à ce qu'on peut retrouver en fiction. Mais ce n'est pas le plus important à la fin, tant on se laisse emporter par les péripéties du personnage principal.
12) La mère de tous les mensonges , Asmae El Moudir, Maroc.
Le prix de la vérité
Avec l'aide de son père, la cinéaste Asmae El Moudir construit une grande maquette censée représenter le quartier de son enfance au Maroc. Tous cela dans le but de pouvoir inciter sa grand-mère à s'ouvrir sur des secrets de famille qui ont secouer leur membres mais aussi la construction personnelle de la cinéaste en tant que personne. Cette démarche ne se révélera pas facile au vue du caractère bien trempé de sa grand-mère. Un documentaire très lyrique et inventif en terme de mise en scène. Comment reconstruire des souvenirs que l'on a pas eu ?
13) Black Tea , Abderrahmane Sissako , Mauritanie.
Une jeune femme ivoirienne veut refaire sa vie en Chine ?
Après avoir fui un mariage qui semble n'avoir aucune chance de fonctionner, une jeune femme trouve l'opportunité de travail en chine, dans un salon de thé. Elle semble y trouver peu à peu l'amour. Mais ce dernier est mis à l'épreuve parce qu'aucun amour ne se vit indépendamment des conditions sociale qui l'abrite. C'est l'histoire d'une femme ivoirienne, incarné par Nina Melo et d'un homme chinois (Han Chang). Un récit ou l'on respire avec ses personnages. Des récits de vies, de contemplations et d'espoirs parfois déçus. L'herbe n'est peut-être pas si verte ailleurs…
14) Reines , Yasmine Benkiran, Maroc, (Mai 2024 en France)
Trois femmes en cavale pour fuir leurs prison
Une mère "criminelle" fuit avec sa fille qui risque de lui être arraché par l'Etat marocain. Accompagné d'une otage qui devient petit à petit leur allié, c'est un road trip assez haltant qui se met en place. Libres comme elle semble ne jamais l'avoir été. Mais le dessous d'une autre intrigue se tisse, celle de Kandisha, reine des djinns. Le film pourrait alors devenir une épopée…
15) Shimoni, Angela Wamai, Kenya.
Un enseignant en proie à affronter ses cauchemars
Un lourd secret semble entouré le village d'origine du personnage principal du film. Entre les personnes, ne pouvant pardonner le crime qu'il semble avoir commis et des proches à lui semblant comprendre sa douleur. Ce film pourrait s'avérer être pleins de surprises.
16) Under the hanging tree, Perivi Katjavivi , Afrique du Sud.
Les fantômes du passé colonial envahissent le désert du Kalahari
Désert de Kalahari, Afrique du Sud. Une enquêtrice se retrouve sur un cas de meurtre cachant bien des mystères. Bien déterminé à régler cette affaire, elle semble, cependant, être sur une terre hostile à bien des égards ...
17) Disco afrika ,Luck Razanajaona, Madagascar.
Une curiosité qui m'habite
Des films malgaches, j'en connais peu. J'en vois peu passer au cinéma. Alors quand on me dit qu'un film parlant d'un Madagascar contemporain avec comme personnage principal, un jeune face à son quotidien. Face aux conseils de ses anciens, ses espoirs, ses aspirations ou ses choix ? Je me sens habité par un vent de curiosité. Surtout s'il y a des questionnements politique qui plane en arrière plan de ce récit de vie. J'attends une date française.
18) Machtat, Sonia Ben Slama, Tunisie.
La puissance évocatrice de la musique
La réalisatrice Sonia Ben Slama suit le quotidien de musiciennes traditionnelles de mariage en Tunisie, les "machtat". Entre leur vies personnelles et celles des futures mariées, s'entrecoupent des moments de musiques nerveux qui ne laisseront pas de marbre. Il se peut même que vous vous retrouviez habité par la passion qui se dégage de leurs musiques.
19) Nome , Sana Na N'Hada, Guinée Bissau.
Les souvenirs de la révolution de Guinée Bissau fictionné
Sana Na N’Hada raconte que ce sont ses souvenirs de la révolution en Guinée-Bissau qui l’ont conduit à faire ce film sur plus de 5 ans de travail. On y voit des archives de guerre, filmé lorsqu’il travaillait avec Amircal Cabral, grande figure de cette révolution des années 1969. On y voit aussi la fiction à travers l’initiation d’un enfant au Bombolong, instrument traditionnel, dans son village natal. Le départ de Nome pour la guerre et les tentatives pour Namu, d’échapper à sa vie monotone au village. Les conséquences de l'indépendance sont aussi abordé...
20) Bravo, Burkina ! , Walé Oyéjidé , Nigéria.
Voyage mélancolique pour guérir du mal des pays
Un trailer qui présage une épopée poétique, contemplative voire expérimentale du mal être, de l'amour, de la mélancolie. Des sentiments qui nous submerge quand on fait face aux maux du pays. J'avais vu dans des interviews ou le réalisateur évoquait son attrait pour la poésie. Il semble qu'un partie pris esthétique soit aussi à l'œuvre dans ce film. Curieux d'en voir plus.
21) Coconut Head Génération , Alain Kassandra, Nigéria.
La parole des peuples
Dans un contexte ou les jeunes ont du mal à entrevoir des perspectives d’avenir. Ce documentaire, leur donnent la parole dans un espace ou le ciné-club permet une discussion et débat frontaux sur des sujets de sociétés qui créeront les citoyens de demain. Le cinéma permet de réfléchir sur le monde qu’ils veulent pour l'avenir. Il met des visages et aspirations sur des personnes qu’ont croit loin de nous, mais qui sont plus proche qu’on ne le pense.
22) Xalé, les blessures de l'enfance, Sénégal.
Les parcours tourmentés d'Awa et Adama
C'est l'histoire d'Awa et Adama, deux jumeaux adolescents. L'une vie une expérience gorgées d'amour, l'autre rêve d'être artiste en Occident. Leur ambitions sont mise en mal par un obstacles qui n'est autre que leur oncle Atoumane qui produira des blessures qui peineront probablement à guérir. Quels sont les options quand le trauma subis est psychologique et physique ? Le film essayera de nous donner des pistes, nous seront guider par de la musique et ce qui s'apparente à un griot. Nous serons accompagner par ce qui pourrait être l'âme de Dakar et d'un peuple sénégalais. Peut- être y trouverons nous nos réponses. En tous cas, nous suivrons le parcours d'Awa, qui trouvera peut-être la sienne, à la fin du film …
23) Dahomey, Mati Diop, Sénégal.
Rendre hommage aux ancêtres par la réparation
Le nouveau film de Mati Diop semble déjà faire sensation. Il l'a fait récemment à la Berlinale avec l'Ours d'or remporté en 2024.
N'étant pas cantonné à une case, la réalisatrice n'hésitera surement pas à nous surprendre. Traiter la question de la réparation, de la restitution d'œuvres africaine avec un œil inspiré d'une vision créative unique en son genre.
24) Mami Wata , C.J.Fiery , Nigeria.
Se réapproprier des mythes africains
Le film que j'attends le plus ces dernières années. C.J. Fiery m'avait beaucoup marqué avec son court-metrage "Hello Rain" ou on pouvait attester d'une manière de proposer une direction artistique assez rafraichissante tout en utilisant des codes fétiches du cinéma dit "kitch" nigérian. Le kitch devient alors une proposition artistique qu'on se doit de prendre au sérieux, quand elle est maitrisé. Dans ce film nommé "Mami Wata", on y voit déjà une esthétique et une vision photographique qui relève déjà de la proposition mythique sans savoir de quoi le film va parler. Le trailer n'a fait que m'achever de certitude : Ce film ne pouvait être que riche en promesses et prouesses.
BONUS : Les Séries
1) Spinners, 52 min, Joachim Landau, Benjamin Hoffman , Afrique du sud (canal plus)
La culture du « Spinning » en Afrique du Sud
A travers le quotidien d’adolescents au Cap, on nous présente un récit qui va a 200 km/h. On nous présente des courses de voitures, pas seulement pour la gloire, mais aussi pour gagner sa vie et être respecté. Sous le glamour des "bécanes" et de la vitesse, la réalité du quotidien se cache et n’hésite pas à nous frapper pour nous faire redescendre sur terre.
2) African Empires (Sur Canal + Afrique, special touch studios)
Récits d’Afrique précoloniaux
Produit par Special Touch Studio qui tend à vouloir poser la lumière sur les nouvelles générations d’artistes afrodescendants, cette anthologie de récits met sur le devant de la scène des figures historiques d’Afrique. Projetant une vision de pays africain sous un prisme pré-coloniale. Ce qui est encore très peu représenté dans les œuvres audiovisuelles originale de nos jours. Même si, Netflix essaye d’en produire de plus en plus de ce côté-là. Pour l’occasion, quelques réalisateurs et réalisatrices afrodescenedant.e.s comme Josza Anjembe ou Chris Macari auront les cartes pour nous partager leur vision artistique.
3) Kizazi moto (Sur Disney +)
Les cultures africaines futuristes se racontent en animation
Des artistes d’origine africaines ont l’occasion de raconter des récits africains avec leur vision du monde et par le genre afro futuriste. Des prouesses créatives et technique se conjuguent pour un résultat très ambitieux.