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Ibuka, 25 ans du génocide rwandais : 5 films pour se souvenir et transmettre

Pendant trois mois, entre le 6 avril et le début du mois de juillet 1994, le génocide des Tutsi au Rwanda a vu le massacre d'au moins 800 000 personnes, du foetus au vieillard. C’est un des grands événements de notre temps, et l'un des plus tragiques. Cinewax vous propose 5 films pour mieux comprendre pourquoi et comment cette tuerie a eu lieu.

Au Rwanda, en 1994, la communauté Tutsi, et une partie des Hutu modérés, furent exterminés par des extrémistes Hutu qui mobilisèrent les moyens de l’État et une large frange de la population civile. L’équivalent des trois-quarts de la population Tutsi, et une minorité Hutu ayant choisi de ne pas adhérer à la logique meurtrière, périrent dans ce qui deviendra le dernier génocide du XXème siècle. Ce massacre ne s’inscrit pourtant pas dans une histoire séculaire d’antagonisme ethnique. Il est le produit d’un racisme importé à partir des sciences coloniales qui fut réapproprié par une partie des acteurs politiques rwandais et de la population. Les conditions d’exécution des tueries, le rôle des acteurs de l’État et de la communauté internationale - tout particulièrement de l’ONU et de la France - inscrivent cet événement au cœur du XXème siècle et des enjeux géopolitiques contemporains.

 

À l’occasion de la 25ème commémoration du génocide perpétré contre les Tutsi du Rwanda, Cinewax a sélectionné 5 films qui permettent de mieux comprendre les ressorts du génocide et ses conséquences, qui se font ressentir aujourd’hui encore dans tous les aspects de la vie sociale.

 

  •  100 Days, Eric Kabera et Nick Hughes, 2001

Tourné à Kibuye, avec des acteurs non professionnels qui ont véritablement vécu le génocide, le film évoque les 100 jours durant lesquels les massacres ont été perpétrés au Rwanda, du 6 avril 1994 (date à laquelle l’avion du Président Juvénal Habyarimana a été abattu), jusqu’à la mi-juillet 1994. C’est le tout premier film de fiction évoquant le génocide rwandais. Sorti en salles en 2001, sept ans après les faits, le film est né en réalité beaucoup plus tôt. Dès 1997, le journaliste rwandais Eric Kabera désire produire un film sur le sujet, afin de rappeler au monde ce qu’il s’était passé, dans son pays trois mois durant. Il s’associera à Nick Hughes, documentariste britannique ayant couvert les événements de 1994, pour réaliser 100 Days.

 

  • Homeland, Jaqueline Kalimunda, 2004

En 1994, Jacqueline Kalimunda a vingt ans et vit à Paris. Au Rwanda, son père est enlevé par des hommes devant chez lui, il est depuis porté disparu. Dix ans plus tard, la réalisatrice entreprend un voyage dans son pays natal jusque dans la région de naissance de son père. C’est ce voyage que Homeland retrace sous la forme d’une quête personnelle ponctuée de rencontres avec des survivants que la réalisatrice interroge. À travers les voix de ces témoins, elle parcourt l’histoire du Rwanda soulignant qu’à chaque génération se sont produits de terribles évènements. Ce film ouvre sur l’espoir que la prochaine génération saura briser le cycle de cette violence.

Jacqueline Kalimunda est une auteure-réalisatrice et productrice de films franco-rwandais, née à KigaliIssue des universités Dauphine (Paris), Westminster (Londres), et de la Berlinale Talent, elle est lauréate de la bourse Africa First du studio américain Focus Features.

 

  • Sometimes in April, Raoul Peck, 2005

Le 6 avril 1994 l'avion du président rwandais, Juvénal Habyarimana, explose en plein vol. Quelques heures plus tard, le dernier génocide du XXIème siècle débute au Rwanda. Un génocide expéditif : entre 800 000 et 1 million de morts en trois mois. À travers le destin de deux frères, Raoul Peck décrypte avec rigueur les mécanismes du génocide. Tourné sur les lieux mêmes de la tragédie, c’est un film bouleversant où l'intime croise le politique pour restituer la complexité du réel.

Raoul Peck est un réalisateur, scénariste et producteur de cinéma haïtien. Il est le président de la célèbre école la FÉMIS depuis 2010 et s’est fait connaître du grand public avec son documentaire I Am Not Your Negro qui retrace la lutte des Noirs américains pour les droits civiques à partir d'un texte inédit de James Baldwin.

 

  • Imbabazi : The Pardon de Joël Karekezi, 2012

THE PARDON Trailer from JOEL KAREKEZI on Vimeo.

Ce film raconte l’histoire de Manzi et Karemera, deux amis séparés par les conflits politiques et tribaux au Rwanda. Après avoir rejoint la milice extrémiste Hutu, Manzi tue la famille de Karemera. Quinze ans plus tard, malgré les efforts de réconciliation menés dans tout le pays, Karemera refuse de pardonner à Manzi ses crimes et tente de trouver des preuves qui pourraient l’impliquer dans la planification du génocide. Cette histoire est celle du chemin sinueux qui mène au pardon et celle du long processus du deuil. La vraie réconciliation est-elle possible ?

Joël Karekezi est un cinéaste rwandais qui a remporté la distinction suprême, l’Étalon d’or de Yennenga, au Fespaco 2019 pour son film The Mercy of the Jungle. Imbabazi : The Pardon est son premier long-métrage de fiction. Il est la continuation du court-métrage Imbabazi, que l’on peut traduire par « le pardon » réalisé en 2009 et qui a remporté le prix Golden Impala au Amakula International Film Festival en Ouganda.

 

  • Yolande ou Les Blessures du silence, Léandre-Alain Baker, 2015

Rescapée du génocide rwandais, Yolande Mukagasana a perdu son mari et tous ses enfants. De retour à Kigali après seize années d’exil en Belgique, elle se bat aujourd’hui contre le silence qui continue de peser sur le génocide. Elle aide les survivants à parler, à dire l’indicible, à comprendre ce qui s’est passé. Elle veut rendre un visage et une identité à ceux qui ont disparu.

Léandre-Alain Baker est un auteur, comédien, metteur en scène et réalisateur congolais.

 

Dans le cadre de la 25ème commémoration du génocide perpétré contre les Tutsi du Rwanda, l’association Ibuka France a lancé une campagne de sensibilisation et de pédagogie autour de la connaissance et de la transmission du génocide par vidéos-témoignages de personnalités. Vous pouvez retrouver ces vidéos ici : https://www.ibuka-france.org/lancement-de-la-campagne-des-commemorations-par-ibuka-france/

Retrouvez aussi le programme de cette commémoration, sous le thème « Se souvenir et transmettre » : https://www.ibuka-france.org/wp-content/uploads/2019/03/Programme-VD-25e-Commemoration_2019.pdf

* "Ibuka", en Kinyarwanda, veut dire "Souviens-toi"

Sidney Cadot-Sambosi - rédactrice Cinewax

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