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Djigui Diarra, la puissance de l'image

Rencontre avec le jeune cinéaste et acteur Djigui Diarra, qui a présenté son court-métrage "Malgré Eux" à la Quinzaine des Réalisateurs. 

 

Décidément, la banlieue parisienne débarque sur la croisette cette année ! Il y a eu d'abord Les Misérables, le film de Ladj Ly inspiré d'une bavure policière à Clichy-Montfermeil, en lice pour la Palme d'Or. C'est maintenant au tour du jeune Djigui Diarra, originaire de la cité de la Grande Borde à Grigny, de pousser la porte de la Quinzaine des Réalisateurs. Cette année, le Festival de Cannes a en effet donné carte blanche au festival Cinébanlieue pour soumettre ses quatre meilleurs courts-métrages. Malgré eux en fait partie. Djigui Diarra y montre avec nuance l'engrenage de peur et de violence entre les jeunes de banlieues et la police. 

 

Cinewax - Tu as à l'origine une formation de journaliste. Pourquoi t'être tourné vers le cinéma ? 

J'ai toujours eu envie de raconter des histoires. J'ai essayé le journalisme pour voir dans un premier temps comment les histoires étaient racontées dans les médias. Mais mon premier amour c'est le cinéma : quand j'étais petit, je regardais beaucoup de films hongkongais et taiwainais des années 1970-1980 avec mon père. Et puis vers 10 ans j'ai vu Yamakasi d'Ariel Zeitoun, ce qui a consolidé mon envie de faire du cinéma. J'ai vite compris à quel point l'image est puissante et à quel point elle peut créer des choses très positives comme très négatives chez les gens. Les médias d'information continue par exemple véhiculent une certaine image de la banlieue d'où je viens. Et cette image ne correspond pas à la réalité. De mon côté, je peux me permettre de déconstruire cela en proposant ma vision, qui est une vision réaliste. Certaines personnes pensent que des jeunes de banlieues ont envie de caillasser des policiers. Alors que c'est plus complexe et plus profond que cela. Et je suis heureux de pouvoir montrer ça dans mon film et d'apporter ces images ici à Cannes. 

Cinewax - Ton court-métrage a été présenté à la Quinzaine des Réalisateurs. Est-ce que ce coup de projecteur te donne envie de passer au long-métrage ? 

C'est sûr que les retours positifs autour de "Malgré Eux" sont galvanisants. Mais je ne veux pas faire comme mon aîné Ladj Ly, qui a fait de son court-métrage un film aujourd'hui en lice pour la Palme d'Or. L'idée m'a trotté dans la tête, mais finalement j'ai décidé de laisser le film comme ça. Je vais voguer vers d'autres horizons. Je tourne prochainement un autre court-métrage avant de passer au long ! 

Cinewax - Tu es un cinéaste de la diaspora africaine. En tant que tel est-ce que tu garde un oeil sur les films qui se font sur le continent ? 

Complètement. Car en Afrique ils font des miracles avec presque rien. Et moi je me sens proche de cela. Même si je suis né ici, j'ai souvent eu l'impression que mon profil n'intéressait pas. Je me suis heurté à plusieurs refus, j'ai dû faire beaucoup de films en me serrant la ceinture. Je ne voulais pas me cacher derrière l'excuse du manque d'argent. Je voulais raconter des histoires et je voulais le faire maintenant. 

 

Retrouvez bientôt la totalité de l'interview en vidéo ! 

Propos recueillis par Sidney Cadot-Sambosi et Maël Noubissié 

 

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